James Evans, Beatrix and the EPV, 2022. Série de documents tirés sur papier; vidéo HD, environ 5 min.

Affaires Etrangères/Negócios Estrangeiros
Exposition conçue par Art by Translation avec AiR351
Du 9 avril au 3 juin 2022

Artistes : Mathieu Kleyebe Abonnenc, Vinit Agarwal, Keren Benbenisty avec João Pimenta Gomes, Mariana Caló et Francisco Queimadela, Jesse Chun, Clémence de Montgolfier, Mark Geffriaud, Laura Genes avec Helder Silva (Impacto Visual), Andre Guedes, Vir Andres Hera, Géraldine Longueville, 
Musa paradisiaca, Pratchaya Phinthong, Joshua Schwebel, João Paulo Serafim, João Simões, Maria Trabulo et Fabien Vallos.

Commissaires : Maud Jacquin et Sébastien Pluot avec Luísa Especial
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Affaires Etrangères/Negócios Estrangeiros est une exposition simultanée dans plusieurs sites en France et au Portugal qui présente les œuvres inédites de plus de 30 artistes et penseurs explorant les formes et les paradoxes de l’action et du langage diplomatiques. Les œuvres de cette communauté de traducteurs seront « traduites » d’un pays à l’autre tout au long de l’exposition et à l’occasion de journées d’événements conçues comme des “actes diplomatiques”.

Les enjeux diplomatiques semblent n’avoir jamais autant exigé d’attention que dans notre époque de mutations, de crises et de brutalité. Prenant la forme de séminaires, d’un colloque, d’une exposition et d’un programme de performances et de projections, ce projet propose de faire l’expérience des multiples paradoxes et subtilités diplomatiques : son caractère double, à la fois transparent et opaque, sincère et duplice ; la multiplicité de ses formes (les diverses chorégraphies protocolaires et la transmission de messages par voies de discours, de tweets, de cadeaux, de banquets, de déplacements de troupes ou de sous-marins) ; son rapport ambigu au pouvoir car la langue diplomatique permet d’échanger mais tend aussi à incorporer et à dominer. Considérer la diplomatie revient à prendre en compte l’histoire des relations interculturelles, des alliances et des sphères d’influence, ce qui engage à examiner le passé colonial des deux pays. Par la diplomatie, il est question d’atténuer les conflits et de mettre en évidence les interdépendances entre les cultures mais aussi avec les non-humains. En d’autres termes, la diplomatie, comme l’expérience des œuvres, relève d’une expérience avec l’autre et d’un « savoir faire avec les différences », pour reprendre l’expression de Barbara Cassin à propos de la traduction.

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Affaires Etrangères/Negócios Estrangeiros se développe dans plusieurs sites en France et au Portugal : Les Laboratoires d’Aubervilliers ; Ygrec – ENSAPC ; Centro de Artes e Criatividade – Torres Vedras ; Guimarães, Museu da Presidencia da Republica, Lisbonne.
Exposition conçue par Art by Translation, avec Air351
Autres partenaires : TALM- Ecole supérieure d’art et de design ; Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy ; Cité internationale des arts ; Maisons de la sagesse – Traduire ; Galerie gb agency ; Escola Superior de Artes e Design (ESAD), Politécnico de Leiria. 
Manifestation organisée dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022 *
Avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France, qui l’a cofinancé dans le cadre du programme EXPOSITIONS GULBENKIAN pour soutenir l’art portugais au sein des institutions artistiques françaises.

James Evans, Beatrix and the EPV est un travail de recherche spéculatif autour du syllabaire inuktitut et des enjeux liés à la diplomatie pendant la période coloniale ainsi que de nos jours.
Le projet navigue entre savoirs culinaires, expérimentation sonore, image vidéo et reproduction de documents. L’écriture inuktitut, inventée par le missionnaire et linguiste amateur canadien James Evans, est aujourd’hui revendiquée comme un signe d’appartenance culturelle et identitaire. Vir Andres Hera « hacke » cette écriture afin de crypter des mots d’autres langues, impériales et minoritaires (l’anglais, le français, le nahuatl), pour mettre en évidence le statut ambigu des systèmes d’écriture. La référence au syllabaire inuktitut lui sert de point de départ pour tenter d’évaluer quelles seraient aujourd’hui les passerelles possibles/ impossibles, utopiques/dystopiques entre les histoires des divers peuples autochtones du Canada, des États-Unis et du Mexique et de leurs descendant.es. • Un autre aspect de la recherche porte sur le statut juridique appelé EPV (étranger politiquement vulnérable) qui est utilisé par le gouvernement canadien pour désigner des individus dont un membre de la famille a été au cœur d’une violence ou d’un jugement d’intérêt nord-américain. Vir Andres Hera se penche sur ses archives personnelles pour questionner ce statut d’EPV qui lui a été assigné par le gouvernement canadien: il en fait un symbole métaleptique qui lui permet de créer une juxtaposition avec des considérations géopolitiques, linguistiques et historiques traversant le sous-continent. • Les textes de l’artiste, ceux de sa vidéo et de sa performance, sont parlés en plusieurs langues. Ils proposent une écoute partielle des mots et des phonèmes, déformée par des boucles et des effets sonores, et souvent incompréhensible pour les non-locuteur.ices des langues proposées. Ainsi, Vir Andres Hera offre des régimes d’écoute dont on ne chercherait plus à déchiffrer les messages, dont l’opacité deviendrait une grille de lecture.